Pour un 1er août de respect, de solidarité et d’ouverture au monde

Si la fête nationale est celle qui célèbre la nation, c’est-à-dire une communauté unie par la culture, la langue, les traditions et une histoire commune, force est de relever que la fête du 1er août, bien qu’intitulée fête nationale est d’une autre nature, bien loin des célébrations de puissance comme les parades militaires ou les discours présidentiels péremptoires. Notre fête nationale est avant tout celle de la réaffirmation des valeurs qui unissent une société de diversité linguistique, culturelle, religieuse et même d’origine, construite ainsi par des volontés politiques multiples.

Ces valeurs – plus fortes que le simple ralliement à un étendard national ou à une représentation du drapeau sur une affiche – sont celles inscrites dans le préambule de notre constitution. Cette charte fondamentale, actualisée il y a moins de 25 ans, unit l’ensemble de la communauté humaine vivant dans les frontières de notre pays, qu’il s’agisse de citoyen-nes helvétiques, de ressortissant-es étranger-es d’Europe ou d’ailleurs, venus en Suisse chercher très légitimement un futur, en fuyant la pauvreté, la guerre, la répression ou les conséquences de l’irresponsabilité climatique humaine et qui ont construit, construisent et construiront encore notre prospérité commune.

Ces valeurs constitutionnelles sont la liberté, la démocratie, l’indépendance et la paix, mais aussi le respect de l’autre, la solidarité et l’ouverture au monde. Il est essentiel de rappeler que le respect de l’autre est inscrit dans la Constitution, au moment où des élu-es fédéraux, cantonaux et municipaux, se drapant d’un discours faussement patriotique, traitent l’adversaire politique de parasite, l’étranger de profiteur et le réfugié de menteur.  Il est tout aussi fondamental de rappeler le principe constitutionnel de solidarité à toutes les forces politiques qui se sont fixé comme programme le démantèlent des assurances sociales, œuvres majeures de solidarité sociale et générationnelle, bâties par volonté populaire au cours de décennies, afin de sortir les plus faibles socialement de la pauvreté. Ce rappel de la solidarité s’adresse aussi à toutes celles et tous ceux qui remettent en cause l’équité fiscale en accordant des avantages indécents aux plus aisé-es.

Enfin, à l’heure où le monde est agité par l’agression russe contre l’Ukraine, le recul de la démocratie au niveau mondial et l’augmentation de la pauvreté extrême, la réaffirmation haut et fort de l’ouverture au monde est essentielle. Nous seulement pour souligner la nécessité de la conclusion rapide d’un partenariat stable avec l’Union européenne, mais aussi pour inviter à mettre fin à la pingrerie humanitaire à l’égard du peuple ukrainien. Il s’agit aussi d’augmenter la contribution de l’aide au développement afin de soulager les populations les plus fragiles de notre planète conformément à nos engagements pris devant l’ONU et au souhait de la majorité de la population suisse.

En résumé, un 1er août pour qu’au-delà des lampions et des flonflons des fanfares municipales, personne n’oublie la dernière phrase du préambule de la Constitution fédérale, à savoir que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres.

Alors, très beau 1er août !

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