À l'attention de Mme
Ursula von der Leyen
Présidente de la Commission européenne
Rue de la Loi
Wetstraat 200
1049 Bruxelles
Belgique
Berne, le 5 juillet 2023
Notre inquiétude concernant la position de l’UE sur laSerbie et le Kosovo
Madame la Présidente de la Commission européenne,
Nous partageons votre préoccupation quant à la situation tendue en République du Kosovo et vous remercions et l'Union européenne (UE)pour tous les efforts déployés jusqu'à présent en vue d'une désescalade. Le rôle de l'UE est d'exiger de toutes les parties concernées qu'elles prennent des mesures concrètes et de les mettre en œuvre. Nous sommes toutefois surpris par le fait que cela ne se fasse actuellement que de manière très unilatérale.
Nous avons également accompagné le dialogue en cours entre la Serbie et le Kosovo avec beaucoup d'espoir. Mais l'attitude du chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, et de son envoyé spécial, Miroslav Lajčák, risque d'étouffer cet espoir. La partie serbe refuse depuis des années de faire des concessions fondamentales. Plus encore, le président Vučić provoque délibérément le chaos et la violence dans le nord du Kosovo lorsqu'il a besoin d'un soutien politique intérieur. Il n'est pas rare qu'il renonce publiquement à de prétendues promesses dès son retour à Belgrade.
De manière incompréhensible, les représentants de l'UE ont exigé de manière très unilatérale des concessions de la part du gouvernement kosovar. Nous sommes bien sûr d'accord avec votre demande d'égalité des droits pour la minorité serbe au Kosovo. Cela doit être garanti et imposé, cela ne fait aucun doute. Mais la démarche du gouvernement kosovar dans le nord du pays se base sur la constitution kosovare et les principes de l'État de droit.
Les mesures unilatérales supplémentaires annoncées la semaine dernière à l'encontre de la République du Kosovo suscitent notre étonnement. Elles ne contribuent en aucun cas au renforcement de l'État de droit et la démocratie ou à la résolution du conflit. Avec cette politique arbitraire, incompréhensible et peu convaincante à l'égard de la République du Kosovo et l'apaisement simultané envers le gouvernement Vučić, l'UE contrecarre sa position claire enUkraine. Elle s’en prend au gouvernement des Balkans occidentaux qui se place le plus résolument du côté de l'Ukraine et de la démocratie européenne. Pour nous,Européens convaincus, c'est décevant.
Nous vous demandons, Madame la Présidente, de revoir les mesures annoncées et la position de l'Union européenne. La République du Kosovoet surtout ses citoyennes et citoyens, méritent que l'Europe leur ouvre la porte et ne les laisse pas tomber.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma considération distinguée.
Matthias Aebischer, conseiller national, Parti socialistesuisse
Laurence Fehlmann-Rielle, conseillère nationale, Partisocialiste
Roland Fischer, conseiller national, Parti vert'libéral
Claudia Friedl, conseillère nationale, Parti socialiste
Niklaus Gugger, conseiller national, Parti évangéliquesuisse
Natalie Imboden, conseillère nationale, Parti écologistesuisse
Marc Jost, conseiller national, Parti évangélique suisse
Graf Maya, conseillère aux Etats, Parti des Verts
Fabian Molina, conseiller national, Parti socialiste
Eric Nussbaumer, conseiller national, Parti socialiste
Priska Seiler Graf, conseillère nationale, Parti socialiste
Carlo Sommaruga, conseiller aux Etats, Parti socialiste
Cédric Wermuth, conseiller national, Parti socialiste